4.8.08
News, Economy,...and Very important links
What's happen in Africa.... ? West Africa...and evreywhere
Les inondations, un fiasco du Plan Jaxaay |
18-09-2008 | |
Le régime de Wade avait hérité d’un financement de 80 milliards Les camarades de Ousmane Tanor Dieng ont passé en revue les difficultés des populations, ainsi que les dérives du régime. C’était hier durant leur rencontre hebdomadaire. Sur les inondations, dont ils estiment le financement à 83 milliards de francs Cfa, les socialistes y voient «un fiasco du Plan Jaxaay», qui avait été lancé par le Président Wade. Par Papa Ibrahima DIOP |
Cheikh Hamidou Kane déplore «une limitation de la liberté de choix des Sénégalais»
L’auteur de L’aventure ambiguë, Cheikh Hamidou Kane, a jeté son regard de patriarche sur la situation politique du Sénégal. Invité hier de l’émission Grand Jury de la Rfm, il a regretté l’attitude du chef de l’Etat qui a dressé le portrait-robot de son successeur. Ce qui, soutient-il, n’est rien d’autre qu’une «limitation de la liberté de choix des Sénégalais». Aussi, Cheikh Hamidou Kane a-t-il réitéré l’appel du Bureau des Assises nationales au chef de l’Etat pour qu’il puisse participer à cette réflexion «bénéfique pour le pays».

Cependant, se réjouissant du fait que le Sénégal n’a jamais connu un coup d’Etat, M. Kane n’écarte pas pour autant l’idée que cette «exception sénégalaise» ne se réduise, si l’intention prêtée à Me Wade d’imposer Karim Wade aux Sénégalais est bien réelle.
GENESE DES ASSISES NATIONALES
S’expliquant, sur les Assises nationales qui suivent encore leur cours au Sénégal, Cheikh Hamidou Kane a d’emblée voulu préciser l’origine de cette initiative. Pour lui, elle n’est «pas tout à fait exacte» l’idée que d’aucuns, surtout le parti au pouvoir et ses souteneurs, ont de ces Assises. M. Kane assure que lui et ses pairs qui président aux destinées de cette résolution ont été d’abord démarchés depuis trois, voire quatre années maintenant par des universitaires, la société civile….pour jeter un regard sur la marche d’un pays qui est incontestablement malade de sa gouvernance et de ses gouvernants et dangereusement menacé par des positions tranchées entre le Pouvoir et les opposants. L’idée était alors de «jouer le rôle de sages, de médiateurs, de facilitateurs…», afin de taire les querelles, surtout celles survenues aux lendemains de l’élection présidentielle de février 2007, dans le seul intérêt de la renaissance du Sénégal. «C’est sur cette base que nous avons accepté de piloter les Assises nationales», se défend M. Kane. Et de regretter, dans la foulée, que le président de la République «n’a pas bien compris» le sens de cette invite à «l’examen des consciences» .Toutefois, l’auteur de «l’Aventure ambiguë» et de «Le Gardien du temple» ne tombe pas pour autant dans le découragement. C’est pourquoi, il réitère l’appel lancé à Me Abdoulaye Wade et à ses compagnons. «Je souhaite qu’ils rejoignent les Assises ; ça peut faire du bien», estime l’ancien ministre sous le magistère des socialistes.
Interrogé sur le possible usage des conclusions de ces Assises par le régime libéral, comme l’a laissé entendre Me Wade, lors de la visite du Khalife général des Mourides au Palais, Cheikh Hamidou Kane est d’avis que «l’applicabilité des conclusions dépendra de leur pertinence».
M. Kane a aussi jeté son œil de patriarche sur la situation politique du pays. Après avoir convoqué l’histoire, il indique que l’expérience avérée des partis sur la chose politique, par rapport à certains pays de la sous-région comme la Côte d’Ivoire, devrait permettre la renaissance du régime parlementaire de ses cendres.
Egalement sondé sur le fait que le Bureau des Assises nationales devait se prononcer sur la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), comme politique de développement de Me Wade, Cheikh Ha-midou Kane s’empresse de clamer leur soutien à cette détermination d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Toutefois, il affirme avoir vu d’autres programmes des précédents gouvernements «avec plus de réussit». Ainsi, assure-t-il : «Diouf (Abdou Diouf : ancien président de la République) était plus placide que Wade. Lui qui avançait et qui fonçait pour atteindre ses objectifs.» Seulement, souligne M. Kane, il faut aujourd’hui repenser, et d’une manière plus rationnelle, la politique agricole du Sénégal.
Propos recueillis par Aly Fall
Le Sénégal traverse des crises socio-politiques depuis longtemps : quelles réflexions, quelles solutions apportées ?
Faudrait il taxer pour 100 fcfa par exemple les envois d'argent afin de financer des programmes sociaux ?
Devrait on réduire les dotations en carburant des ministères, des députés... ?
Les agences de l'Etat ne jouent elles pas un rôle supplétif aux ministères ?
Pensez vous que l'indiscipline est un fléau au Sénégal ?
Sur ce sujet, comment l'Etat, les pouvoirs publics, la société civile d'une manière générale devraient procéder afin d'y remédier ?
Est ce que la manière dont le Sénégal est administré vous satisfait ? Si non, qu'est ce qu'il faudrait revoir ?
Le mandat présidentiel (de 5 ans actuellement) avec une possibilité de se représenter une deuxième fois, a été modifié jusqu'à 7 ans par vote à l'assemblée nationale : quelles idées vous vous faites de ce fait ? par Jean Paul
El Hadj Ibrahima Sall (ancien ministre du Plan) : « le temps de s'affoler est venu »
Invité à l'émission « Remue-ménage » de la Rfm, El Hadj Ibrahima Sall, philosophe, économiste et ancien ministre du Plan sous le régime socialiste a regretté « l'inertie » qui « caractérise le sénégalais depuis plusieurs décennies ».
El Hadj Ibrahima Sall dénonce dans la même lancée une gestion du « coup par coup » et « coup après coup » qui engendre « forcément des erreurs » et des conséquences sociales dramatiques. « Ces négligences ont un coût. Nos enfants, nos petits-fils, nos neveux vont prendre des pirogues parce que là ils se rendent, on s'est mobilisé pour donner un avenir meilleur à sa descendance ».
Analysant en effet la crise présente, El Hadj Ibrahima Sall parle d' « économie du parasitisme », d'« économie d'intermédiation » , une « République de courtisans et de courtage ». Une réalité doublée "d'insouciance et d'ignorance" des acteurs sociaux confinés dans la sphère de la "jouissance" et "non de l'effort". « Depuis 50 ans, le Sénégal est resté comme il est : conservateur, ludique et très peu sérieux », estime M Sall. Alors que la logique voudrait qu'on en revienne à la planification et l'analyse. « Le programme de réformes est aujourd'hui devenu capital », assène-t-il.
L'ancien ministre du Plan sous Diouf cite les Petites et Moyennes entreprises (Pme) qui selon lui, aurait recevoir des financements de 500 milliards pour relancer l'économie. Une politique qui serait alors "couplée avec la régionalisation de sorte à avoir des effets diffusés le plus largement possible", propose El Hadj Ibrahima Sall, par ailleurs économiste.
L'autre solution qu'entrevoit El Hadj Ibrahima Sall, c'est de renforcer la Justice. "Il faut que la Justice fasse tomber des têtes. Car, estime-t-il, il urge "d'arrêter cette course effrénée vers l'accumulation des richesses par des détournements". Une "ruée vers l'or" qu'El Hadj Ibrahima Sall qualifie de "stupide" car faisant fuir les investisseurs.
Les Institutions !! ( The Institutions ) !!
Africa doesn't need strongmen, it needs strong institutions."
Pres Obama said (Accra, 11th july 2009)
Au nom du père, du fils et du pouvoir
Karim Wade "Si le père préside un partage, l’enfant est sûr de ne pas manquer sa part et la bonne". Karim Wade, le fils du président sénégalais vient de goûter aux délices de cet adage africain. Après la gifle à lui infligée lors des élections locales, le papa vient de tendre une perche "mielleuse" à sa progéniture : le poste très prisé de ministre d’Etat, ministre de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures.
N’en déplaisent aux caciques du Parti démocratique sénégalais (PDS) et à tous ceux qui ont si tôt ri de la débâcle de Karim Wade dans la conquête de la mairie de Dakar. Bien que le nouveau Premier ministre, Souleymane Ndéné N’Diaye ait eu le courage de clamer haut et fort qu’il ne sera jamais à la solde du "filston", il va devoir accepter de collaborer étroitement avec lui au sein d’un gouvernement où le fils n’hésitera pas à exprimer son poids considérable à travers son département ministériel stratégique. Nommé ministre, Karim Wade aura la charge de traduire en actes concrets, les ambitieux projets de son père de "Gorgui" (le vieux en Wolof). Ayant déjà fourbi ses armes en tant que président de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (ANOCI), il a maintenant les coudées franches pour gérer l’affaire "Air Sénégal international", la construction du deuxième aéroport "Blaise Diagne" de Dakar, la conduite de nombreux travaux d’infrastructures en cours dont celui de la zone franche… En somme, Karim Wade tient subtilement les rênes de la gouvernance au Sénégal. Quoi que l’on dise le jeune novice super ministre va géner la cohésion de l’équipe. Il est en réalité, comme cela l’a déjà été dans des pays africains, le Premier ministre bis qui rendra personnellement compte au papa de président. Karim Wade sera les mains, les oreilles et les yeux de "Gorgui" dans la nouvelle équipe gouvernementale. Ainsi va l’Afrique, celle de la politique à col blanc. Le cas sénégalais n’est qu’une goutte d’eau de la pluie sournoise sonnant "la monarchisation du pouvoir d’Etat" sur le continent. Entouré des garanties d’une démocratie habilement taillée sur mesure, de nombreux dirigeants ont choisi de régner en autarcie en s’appuyant sur leur famille, leur clan, leur ethnie, leur groupe d’amis voire leur région. Si ce n’est pas au fils ou au neveu que l’on confie les postes vitaux, c’est au frère, au cousin, au beau frère au camarade d’enfance ou à tout autre membre de sa localité d’origine ou de son cercle. La confiance consanguine ou filiale prend le pas sur la compétence, la conviction idéologique, l’adhésion et l’engagement militants. Une analyse rigoureuse de la composition de la plupart des régimes africains laisse apparaître des relents latents de népotisme, d’ethnicisme, de régionalisme… de copinage. La hantise d’une quelconque trahison amène des présidents de République à se débarrasser de leurs militants de première heure pour dresser des ascenseurs à grande vitesse à leurs proches de famille ou de région. Ils se recroquevillent sur des considérations antidémocratiques et oublient sur le chemin du règne, devenant de plus en plus long, encombrant et lassant, tous ceux qui ont forgé leur destin présidentiel. Un mauvais coaching dans la gestion des affaires de l’Etat qui suscite des frustrations au sein du régime avec le plus souvent des désertions dans les rangs du parti au pouvoir. L’ascension politique de frère, oncle ou beau frère de président n’est pas une mauvaise chose en soi. George Walker Bush a bien succédé à son père aux Etat-Unis. Les Américains l’ont jugé sur ses actes et non sur sa filiation familiale. Parce qu’avant d’accéder au fauteuil présidentiel, George Bush fils s’est réellement forgé une place politiquement respectable au sein du parti républicain. Il en est de même pour Cristina Fernadez de Kirchner dont les idées novatrices et l’engagement militant lui ont valu de remplacer en Argentine son époux à la Présidence. Les Africains sont conscients qu’une telle alternance est aussi possible un jour sur leur continent pour peu que la promotion du fils, du frère ou du beau frère du président ne se bâtisse pas sur des facilités choquantes, silencieusement offertes dans de nombreux pays. Ils s’opposent seulement aux "successions tombées du ciel et nominations-cadeaux" dénuées de tout mérite et dangereux pour l’avenir du pays. La promotion "pistonnée" gagne du terrain sur le continent, au grand désarroi des militants convaincus et des compétences avérées du parti. La familiarisation du régime peut engendrer des incompréhensions très dommageables à la cohésion du pouvoir. Si des proches-parents ou amis de chef d’Etat font preuve d’une détermination (militants engagés) au sein du parti et de capacités intellectuelle et professionnelle (cadres compétents), personne ne criera au scandale lorsqu’ils manifesteront leurs désirs d’accéder à la magistrature suprême ou à des postes vitaux pour le pays. Ce qui est scandaleux et décrié à juste titre, ce sont les successions de forme monarchique. C’est une insulte pour toute la Nation dont aucun citoyen ne peut d’emblée se prévaloir un droit d’héritier.
Jolivet Emmaüs
Karim Wade : un prétentieux et un fieffé menteur
Comme nombre de mes compatriotes, j’ai écouté l’interview très médiatisée que Karim Wade a accordée à la radio privée RFM le vendredi 20 mars 2009. Ce show ne pouvait évidemment pas laisser indifférent et j’ai choisi de lui consacrer ce texte, même si l’actualité, en cette matinée du lundi 23 mars 2009, commanditait peut-être un autre titre. L’occasion était vraiment trop belle pour ne pas être saisie.
L’interview révèle que Monsieur Cheikh Diallo1 a parfaitement raison : Karim Wade est le portrait craché de son père. C’est déjà du Me Wade tout cru. Ses premiers propos dévoilent au grand jour les défauts qu’il en a hérités : nombrilisme, suffisance, prétention démesurée, mensonge sans état d’âme, ruse, duplicité, goût immodéré du lucre et des bains de foules, etc. Le « je » favori de son père est revenu plusieurs fois dans l’interview : « Je remercie les populations qui m’on accueilli, qui m’ont salué, qui se sont mobilisées autour de ma personne, etc. » On l’a même entendu donner des allures messianiques à son discours. « Je vous ai entendues, et je prendrai en compte vos préoccupations », lançait-il en direction des populations, comme si le pouvoir lui était déjà acquis. Il s’est enorgueilli du bilan « largement positif » de la gouvernance de son père, et a rappelé « les réussites éclatantes » dans les domaines « des infrastructures, de la santé, de l’éducation et de l’agriculture ». Cette autosatisfaction ne mérite vraiment pas qu’on s’y attarde : ce garçon ne vit pas dans la même planète que nous. Laissons-le dans ses lubies et passons à d’autres considérations ! L’ex-futur maire de Dakar s’est laissé vite grisé par les foules et se croyait déjà au sommet. Aucun homme politique, son père de président excepté, n’est capable de mobiliser les foules qu’il a drainées pendant sa tournée à travers le pays. Il est même allé, comme son père d’ailleurs, jusqu’à déclarer qu’il n’y a pas d’opposition au Sénégal. Les électeurs ont apporté un cinglant démenti à leur allégation. Interrogé sur sa fortune alléguée et les moyens immenses qu’il a déployés pendant la campagne électorale, Karim Wade a donné des réponses qui frisent non seulement le ridicule, mais attestent du mépris dans lequel il nous tient. Il a été un grand banquier et sa fortune proviendrait des bonus que lui versait sa banque. Quand même ! Karim Wade oublie-t-il que le Sénégal est un petit village où tout le monde se connaît ? De nombreux compatriotes vivent quand même à Londres, et ont toujours remis les choses à l’endroit, concernant le véritable emploi que ce garçon occupait dans la capitale britannique ! Et puis, où était-il avec sa fameuse fortune quand son père, exilé en France, était réticent à rentrer au pays pour préparer l’élection présidentielle de février 2000 ? Les Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily et consorts sont quand même encore vivants ! Me Wade n’avait plus un rotin et serait même cousu de dettes ! Où étaient alors Karim Wade et sa supposée fortune ? Pourquoi n’était-il pas aussi généreux qu’aujourd’hui ? Ce garçon nous raconte donc manifestement des histoires. Sa fortune ne vient pas du tout, comme il l’a prétendu, de son expérience professionnelle. Son jumeau Abdoulaye Baldé a été trahi par sa langue, quant à l’origine de leurs fortunes. Quant aux avions qui le transportaient lui et sa forte délégation – quelle indécence dans ce pays où la dépense quotidienne devient un casse-tête pour des millions de compatriotes ? –, il répond que ça ne coûte pas très cher et que certains de ces avions ont été gracieusement mis à sa disposition par des amis qui avaient des compagnies aériennes. Des amis, certainement comme ceux de son père qui avaient pris en charge la rocambolesque rénovation de l’avion de commandement ! Nous en avons assez de ces amis sans visage. Des avions mis à la disposition de Karim Wade et à lui seul ! Pourquoi pas à la disposition de Talla Sylla ou de Aly Haïdar ? Ce geste de générosité sélective, s’il a existé, est manifestement suspect. Karim Wade ment donc manifestement à propos de sa fortune et de ces avions qui lui seraient prêtés. Il ment à propos des explications qu’il a données sur la gestion de l’Anoci. Il ne nous prend vraiment pas au sérieux quand il ose prétendre que « c’est l’une des agences les mieux gérées au Sénégal ». Cette agence, qui est une monstruosité en matière de bonne gouvernance, ne peut pas être bien gérée. Une agence domiciliée au cœur de la présidence de la République, et ayant comme pilote et copilote le fils du président et le Secrétaire général de la présidence de la République, ne peut être qu’un symbole de mauvaise gestion. Ce monstre n’existe dans aucune démocratie avancée. Karim Wade nous prend aussi pour des moins que rien quand, chaque fois, pour nous convaincre, il allègue que les milliards de l’Anoci ne sont pas directement ceux de l’Etat, mais bien ceux des bailleurs de fonds. C’est ainsi que, pour se dédouaner des huit milliards de dépassement du budget initial du fameux tunnel, il nous jette à la figure que l’excédent n’a pas été pris en charge par le budget national, mais par le Fonds koweitien. Et alors ? Qui d’autre que le contribuable sénégalais va-t-il payer ces huit milliards et tous les autres qui sont engloutis dans l’Anoci ? Karim Wade est revenu plusieurs fois, comme un leitmotive, sur le rapport financier et le rapport d’activités qu’il va déposer auprès du président de la République. Au doute exprimé par l’un des journalistes sur la suite qui pourrait être réservée à de tels rapports par le président Wade, Wade fils a le toupet, vraiment le toupet de répondre que « le président de la République a des principes et des valeurs et que les Sénégalais le connaissent » et que, s’il était en faute, il n’hésiterait pas à le sanctionner. Quel gros mensonge ! Oser prétendre que Me Wade que nous pratiquons depuis bientôt dix ans a des valeurs et des principes ! Des deux choses l’une : où ce garçon ne connaît vraiment pas son président de père, où il nous prend pour de sacrés imbéciles. Nous voyons quand même Me Wade à l’œuvre depuis déjà de longues années ! Nous connaissons surtout sa position par rapport à la corruption et à la mauvaise gestion qu’il entretient manifestement ! Il ferme carrément les yeux sur les différents forfaits des hommes et des femmes de sa mouvance, notamment des chefs de collectivités locales. Il recycle sans état d’âme les plus mauvais gestionnaires du Parti socialiste et les nomme au niveau le plus élevé de l’Etat et de son Parti. Son nom est cité dans des affaires les plus louches et les plus nauséabondes, affaires dont la moins grave lui coûterait au moins la destitution dans une démocratie normale. Avec un tel homme, que vaudront les rapports financiers et d’activités que son fils chéri va déposer entre ses mains ? A propos des hôtels en construction sur le domaine maritime, il donne aussi des explications qui ne convainquent que ses vassaux, les « conrcétistes ». Ce sont des investisseurs étrangers qu’ils (son jumeau et lui) sont allés chercher qui les construisent, et que ce n’est pas l’Anoci qui leur a donné les terrains mais bien le service des domaines. Bien sûr ! Tout le monde le sait, ça. Mais, c’est sur injonction du père et du fils que le service des domaines s’exécute. Et puis, dans quelles conditions les terrains sont-ils mis à leur disposition ? Leur sont-ils vendus ou cédés sous forme de bail ? Qui sont ces investisseurs sans visage ? Où Karim Wade et son jumeau les ont-ils dénichés ? Pourquoi eux et pas d’autres ? Les Wade peuvent-ils nous donner des assurances quant à l’origine de ces centaines de milliards qui sont investis chez nous ? Et si ces milliards étaient de l’argent sale à recycler ? Peut-on nous certifier que, tout au long du processus, il n’y a eu de valisettes bourrées de fric nulle part ? C’est à ces questions-là qu’il convient que les Wade répondent. Sinon, le reste n’est que blabla dont nous ne saurions nous contenter. Karim Wade nous annonce aussi l’arrivée massive des investisseurs arabes. Les arabes, encore les arabes, toujours les arabes ! Mais, qu’ont-ils de vraiment plus attrayant que les investisseurs potentiels des autres pays riches ? Où sont les Français ? Les Allemands ? Les Japonais ? Les américains ? Les Canadiens ? Les Anglais, etc ? Il est vrai que les concitoyens de ces derniers sont très regardants par rapport à l’utilisation à l’étranger du moindre euro, du moindre yen, du moindre dollar, de la moindre livre. L’attrait irrésistible des Arabes sur les Wade, c’est probablement la souplesse et la compréhension dont ils feraient montre dans les affaires. Ils seraient surtout particulièrement généreux – Abdoulaye Baldé ne dira pas le contraire – et ne sont pas astreints, comme les premiers, à justifier les milliards qu’ils investissent à l’étranger. Nous avons donc besoin de savoir qui vient investir, dans quelle condition il investit et quelle est l’origine de son argent. Nous devons surtout veiller à ce que notre pays ne devienne pas la destination préférée de l’argent sale venu d’on ne sait où. Karim Wade a aussi « catégoriquement » réfuté l’idée selon laquelle il convoquerait des ministres. « Je n’ai jamais convoqué un ministre, je n’ai jamais convoqué un fonctionnaire. En général, je ne donne pas des instructions », a-t-il répondu. Ce garçon ne sait peut-être pas qu’il est suivi tous les jours, pas à pas. Il a des conseillers spéciaux sur l’étendue du territoire national et dont on se demande d’ailleurs, au fond, sur quel budget ils émargent. Il compte dans son entourage des ministres qui le représentent dans des cérémonies, courent derrière ses cortèges et crient à tue-tête son miraculeux nom. Des ministres qui ne seraient même pas membres d’un cabinet ministériel dans une démocratie qui se respecte. L’un de ses ministres vassaux, Mme Innocence Ntap Ndiaye, qui souhaite la mort à tous ceux qui n’aimeraient pas son mentor, a eu à déclarer ce qui suit : « Même dans mes rêves les plus profonds, je n’ai jamais pensé à cette nomination au poste de ministre. » Mme le Ministre d’Etat – oui, elle sera bien Ministre d’Etat quelques mois après – faisait cette déclaration, en larmes, lors d’un meeting de remerciement au président de la République, tenu au Quartier Tilène de Ziguinchor, le samedi 7 juillet 2007. Ce sont de tels personnages qui grouillent et grenouillent autour de Karim. Ce dernier en dispose comme il veut, peut les convoquer, les envoyer, etc. Un autre mensonge de Karim Wade, c’est lorsque l’un des journalistes évoque son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2012. Il balaie d’un revers de main et affirme, comme pour dire que cela n’a rien d’inédit : « Je connais de grandes démocraties citées dans le monde en exemples où le fils succède à son père. » Il ment, il ne connaît aucun exemple de ce type dans le monde démocratique. S’il pense Georges W. Bush, il se trompe. Ce dernier est devenu président des USA, huit ans après le départ du pouvoir de son père. Et c’est lui qui s’est frayé son propre chemin en devenant, entre temps, le gouverneur de l’important Etat du Texas. Son père, même aux affaires, ne pourrait rien pour lui. Des successions directes de fils à leurs pères sont possibles au Congo, en Guinée équatoriale, en Lybie, au Gabon, etc. Ce n’est possible nulle part ailleurs dans une démocratie qui se respecte. A la question de savoir s’il envisageait de perdre les élections locales qui se préparaient pour le surlendemain, il répond, catégorique : « Je suis un gagnant, je suis un battant ; je suis quelqu’un qui n’a jamais perdu dans la vie, que ce soit professionnel ou lorsque je faisais les études. Pour moi, il n’y a pas de défaite possible. » Nous avons vraiment intérêt à nous méfier comme de la peste de ce garçon qui se prend déjà pour un dieu. Je pensais naïvement qu’il n’était donné qu’à Dieu de réussir toutes Ses Entreprises. Karim Wade est donc plus qu’un homme normal, plus qu’un prophète. C’est la perfection, l’infaillibilité, puisqu’il réussit tout ce qu’il entreprend. C’est donc un dangereux concurrent à Dieu. Il est vrai qu’avec sa grosse fortune, xama tul lu ko të : il se croit capable de décrocher la lune. Heureusement que les électeurs lui ont apporté le démenti le plus cinglant et l’ont fait descendre sans ménagement de son Olympe. Ce lundi 23 mars 2009, il devrait se trouver, avec son père, dans leurs tout petits souliers. Tous les deux se sont engagés à fond dans les élections locales du 22 mars 2009. Ils ont décrété l’inexistence de l’opposition qu’ils n’ont rencontrée nulle part dans leur bruyante randonnée à travers le pays et ont prédit une victoire écrasante à leur coalition. A l’arrivée, ils ont tout perdu. S’ils étaient tant soit peu habités par le ngor et le jom, qui sont la marque distinctive des grands hommes, des hommes de bien, ils tireraient de leur cuisante défaite la seule leçon qui vaille : la démission immédiate de leurs fonctions. Il est vrai que, de ces gens-là, on ne devrait s’attendre à rien de grand et de noble. mody niang
Farba Senghor peste et pète les plombs !!
A la place de sa passation de service reportée à une date ultérieure, l’ancien ministre des Transports aériens et de l’Artisanat, Farba Senghor, a improvisé un point de presse pour faire dans le déballage. Pétant les plombs, le chargé de la Propagande du Parti démocratique sénégalais (Pds) a tiré sur tout ce qui bouge.
Du commissaire central de Dakar, Mamadou Diagne, au ministre d’Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, en passant par le ministre de l’Intérieur, Me Madické Niang, l’inspecteur général d’Etat, Mamadou Diop, la société civile, la presse encore une fois, personne n’a été épargnée par le ministre des Transports aériens et de l’Artisanat, Farba Senghor, démis de ses fonctions par décret présidentiel suite à l’affaire du saccage des locaux des quotidiens L’As et 24 Heures Chrono. Dans tous ses états, comme sans bouée de sauvetage, ce dernier a fait, hier, dans le déballage. Motif ? Le dossier de police le mouillant jusqu’au cou dans les casses nocturnes qui ont été perpétrées dans les rédactions des journaux L’AS et 24 Heures Chrono. D’emblée, Farba Senghor accuse le commissaire centrale de Dakar, Mamadou Diagne, d’avoir «divulgué une communication qu’il a eue avec lui dans la presse».
M. Senghor d’ajouter que «le commissaire Diagne a fait état, dans son rapport, d’une communication qu’il a eue avec l’un des nervis, Adama Dème», et qu’il est responsable de ce qu’on lui reproche. Ainsi, soutient l’ancien ministre des Transport aériens et de l’Artisanat, «le commissaire Diagne ne cherche qu’à (le) nuire et à (l’)enfoncer, alors que, dès le début de l’affaire Kambel et Kara Thioune, le commissaire (l)’a appelé pour lui apporter son soutien». Ce commissaire, rapporte Farba Senghor lui aurait rassuré à travers ces propos : «Les journalistes sont en train de s’attaquer à tout le monde, sans exception, allant du président de la République jusqu’aux chefs religieux ; ce qui est inacceptable. Tu as soutenu la Police ; donc, nous sommes derrière toi.» Tentant de mouiller le commissaire Diagne, Farba Senghor soutient que s’il doit «être inculpé pour avoir communiqué avec un des malfrats, le commissaire doit l’être aussi, parce qu’il a communiqué avec lui».
Reprochant ainsi au commissaire de faire l’objet d’une manipulation, l’ancien ministre des Transports aériens et de l’Artisanat a décidé de demander au ministre de l’Intérieur, au ministre de la Justice et au Procureur de la République de mener une enquête contre les accusations qui ont été faites à la barre par ses proches. En effet, indique-t-il, «ces derniers ont dit qu’ils ont fait l’objet d’une tentative de corruption et de menaces de la part du commissaire et de ses hommes. On leur a promis de leur infliger de petites peines et des billets pour aller en Espagne à leur sorties pour qu’ils m’enfoncent. Ceci mérite d’être vérifié».
ACCUSATIONS CONTRE MADICKE NIANG
Revigoré par les acclamations de ses affidés, l’ancien ministre estime aussi que la Police ne lui a pas rendu la monnaie de sa pièce. «J’étais le seul à défendre la Police. Pour le changement de la Police, l’ancien directeur général de la Sûreté, Léopold Diouf, et Me Ousmane Ngom m’ont demandé d’intercéder auprès du Président Wade pour que le statut de la Police soit mis en vigueur. Ils m’ont également demandé de faire de même pour régler la question de la création de la hiérarchie A et des primes des agents de l’Administration pénitentiaires», informe-t-il.
Revenant sur la descente de la Police chez lui, à 23 heures, Farba Senghor considère que les policiers ont commis une violation de domicile ; un état de fait que la presse et la société civile devaient dénoncer énergiquement, comme elles ont eu à le faire dans l’affaire Idrissa Seck. Mais déplore-t-il, aucun journaliste, encore moins un membre de la société civile, n’a ouvert la bouche. «C’est une attitude déplorable et je le déplore», fulmine Farba Senghor, suant à grosses gouttes. Pour l’ancien ministre, le dossier de Police n’est rien d’autre q’une manœuvre, un montage contre lui. «C’est un complot pour m’accuser. Pourquoi ils n’ont pas traité le dossier de Kambel qui a précédé le mien ? Le problème, c’est qu’il y a des dessous politiques. Et c’est Me Madické Niang qui est à la base de ces dessous», accuse encore Farba Senghor. Ce dernier ajoute que «Cheikh Tidiane Sy, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, en est le principal responsable, car de retour de son voyage, il devait prendre le dossier en main, au lieu de le laisser entre les mains de Me Madické Niang».
(Dialigué Faye - Sud Quotidien)
Proposition de loi pour la réduction du mandat des deux présidents du parlement: Quant la violation de la Constitution est théorisée
Malgré l'alerte sonnée par certains parlementaires et juristes, selon laquelle : « si cette proposition de loi est adoptée, violerait allègrement le principe intangible et universel de droit quant à la non rétroactivité des lois, sauf dans le cas de génocide, de crime de guerre et crime contre l'humanité», le député Sada Ndiaye, initiateur de la proposition de la dite loi, est resté sur sa logique : « la proposition de loi doit s'appliquer à ce mandat en cours ».
Toutefois il fait comprendre que «la présente proposition de la modification de la Constitution renvoie désormais aux règlements intérieurs qui régissent chacune des assemblées le soin de fixer, entre autres, la composition, les règles de fonctionnement du bureau, ainsi que les pouvoirs et prérogatives de son président». Pour mieux défendre sa proposition de loi, Sada Ndiaye souligne que la modification de l'article 62, alinéa 1e de la Constitution rend obsolètes les dispositions de l'article 15, alinéa 1e de la loi 2002-20 du 15 mai 2002 modifiant et complétant le règlement intérieur de l'Assemblée nationale». Toujours selon l'honorable député, «l'article 62 de la Constitution disposait en son alinéa 1e que le président de l'Assemblée nationale est élu pour la durée de la législature,
tandis que les autres membres du bureau que sont les vice-présidents, les Secrétaires élus, les questeurs, de même que les présidents des Commissions permanentes sont tous élus pour une durée d'un an renouvelable». En tout cas, Sada Ndiaye reste convaincu que «la modification qui sera adoptée conférera désormais au règlement intérieur de chaque Assemblée les prérogatives de fixation de la durée des mandats des membres du bureau». (par LERAL)

lundi 22 septembre 2008
En effet, le député Sada Ndiaye, avec le soutien des plus hautes autorités politiques du Pds, a déposé une proposition de loi portant modification de l’article 62, alinéa 1 de la Constitution et une proposition de résolution modifiant l’article 15, alinéa 1, du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Une fois ces deux textes votés, le mandat du président de l’Assemblée nationale qui était de cinq ans va être ramené à un an, renouvelable. En effet, ces changements vont donner les pleins pouvoirs au bureau de l’Assemblée nationale, vrai bras armé du parti au pouvoir, qui décidera si oui ou non tel président doit rester après expiration de son premier mandat.
Nettali.com révélait la semaine dernière que ce sont deux processus, bénis par le Président de la République, qui ont été activés pour combattre politiquement le Président de l’Assemblée nationale.
La première, est sa traduction devant le conseil de discipline de son parti pour « défiance » envers le « frère », secrétaire général national. Son audition avait été reportée, le temps de permettre à la direction du Pds de réunir tous les éléments à charge contre le maire de Fatick. C’est dans cette optique qu’il faudra comprendre l’audience que des responsables du Pds, mandatés par le directoire, ont accordée jeudi, vers 18 heures, à des responsables Pds de Fatick.
On révélait aussi qu’un autre front s’est ouvert au niveau de l’Assemblée nationale, toujours avec la bénédiction de la direction du Pds. Et que, dans les prochaines jours, des membres imminents du bureau de l’Assemblée vont demander la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale mais aussi agiter au passage quelques dossiers financiers contre Macky Sall qu’ils accusent d’avoir puisé dans les caisses de l’Hémicycle pour son « voyage privé » en France. C’est chose faite depuis ce lundi.
Il faut aussi ajouter un autre front ouvert à Fatick. De sources dignes de foi, d’importantes sommes d’argent ont été décaissées pour "neutraliser", selon l’expression de nos sources, certains responsables locaux à Fatick (les responsables de sections en premier), supposés proches de Macky Sall. Abdoulaye Faye, membre influent du bureau politique du Pds, est la personne qui piloterait le dossier.
A noter que l’affaire Macky Sall a été ressucitée dans un contexte marqué par les inondations et un affaissement de l’activité économique. le journal Wal Fadjiri a fait cas dans deux de ses numéros parus la semaine dernière, de problèmes rencontrés par des entreprises phares de Btp au Sénégal à qui l’Etat doit plusieurs dizaines de milliards. Plusieurs observateurs politiques avertis sont convaincus qu’il s’agit là d’une opération de diversion et de manipulation pour faire oublier aux sénégalais les problèmes divers (coût de la vie, inondations etc) qu’ils connaissent. A suivre...
Crimes non élucidés : décompte macabre…
Des crimes de sang, des actes de violence, l’histoire politique du Sénégal en regorge. Le sang a beaucoup coulé loin des yeux du public. Tout au long des années, la loi du silence a prévalu.
Durant le régime socialiste, il y a eu des crimes moins connus. Des luttes entre partis politiques et entre clans rivaux au sein des mêmes partis, ont entraîné la mort de seconds couteaux qui ne sont pas enregistrés. Les premières années de l’indépendance sont marquées par des affrontements entre le parti au pouvoir et son opposition. Cette dernière qui était dans la clandestinité n’avait d’autres possibilités de prise du pouvoir et d’expression que la violence. Des tribunaux spéciaux ont été instaurés dés les premières années de l’indépendance pour juger les cas d’infiltration de groupes armés. Le premier groupe jugé par un tribunal spécial date de 1965. « Il s’agissait d’un groupe soutenu par le régime de Bamako, après l’éclatement de la fédération du Mali. Des membres de UPS/RDA étaient accusés et Cheikh Anta Diop cité dans cette affaire comme témoin. A la suite de cette opération d’infiltration étouffée dans l’œuf, un autre groupe armé est apparu au Sénégal oriental. Des éléments entraînés à Cuba ont voulu déstabiliser le gouvernement de Dakar. Mais des divergences au sein du maquis se sont terminées de manière sanglante. Le commandant du maquis, Fily Diallo, a été tué par un élément qui porte le surnom de Marx Mader Samb », confie Moussa Paye, journaliste et historique politique du pays. Après ces flops des maquis, le sang va continuer de couler à flots. Des contradictions internes au parti socialiste ont fauché la vie de plusieurs militants. En 1965, Demba Diop, dans le cadre des luttes de tendances, est mortellement poignardé par Abdou Ndafakhé Faye. Dans la même année, un ancien conseiller d’ambassade, Moustapha Lô, essaye d’attenter à la vie du président Senghor. Au moment de passer à l’acte, le bouton de sécurité est coincé, la gâchette bloquée. L’opération a tourné court. Jugé et condamné à mort, Moustapha Lô est exécuté sous les balles du peloton. Les enquêtes ont révélé que la conspiration a été fomentée par un ancien officier de gendarmerie, Jean Batiste Ndiaye, qu’on a accusé d’avoir donné le pistolet à Moustapha Lô. D’autres personnes impliquées seront jugées et condamnées à diverses peines. Toujours dans le registre des règlements de comptes politiques, les convulsions de la crise de 1962 entre Mamadou Dia et Senghor, ont entraîné des dégâts collatéraux. Après le bras de fer entre la gendarmerie et la police, la mort mystérieuse du commandant Momar Gary Deh, quelques temps après a suscité beaucoup de suspicions. Car, elle ressemble à une exécution extra-judiciaire dont les contours ne seront jamais connus. Des affrontements sanglants à Saint-Louis sont à l’origine de l’interdiction du Parti Africain pour l’indépendance (PAI). Lors des échauffourées, un gendarme a été tué. Ce crime est attribué à un militant du PAI, Tidiane Baïdy Ly. Il s’avère que dans une autre version des faits, ce n’était pas lui le coupable. En réalité, ce serait une autre personne, militant du l’Ups, du haut de son balcon qui aurait tiré une balle de 9 millimètre dans la foule. Un gendarme est foudroyé de plein fouet. Mais, les personnes inculpées pour ce meurtre seront jugées et certaines condamnées à mort. On se renvoie les accusations et le crime reste non élucidé.
La crise de décembre 1963, se position haut sur levier des événements sanguinaires. Lors de cette crise, des manifestants ont tenté de rallier le Palais de la République. « Les émeutes réprimées dans le sang ont fait 6 morts selon les sources officielles. Mais, un film allemend parle de 225 victimes. Morts et blessés confondus », précise, M. Paye. Pour le cas d’Omar Diop Blondin, pour la thèse officielle, il s’est agi d’une auto-pendaison. Mais l’affaire n’a pas été éclaircie au point de rendre la thèse officielle indiscutable. A la veille de sa mort, il a eu une prise de bec avec le puissant ministre de l’Intérieur de l’époque, Jean Collin. Un fait entre autre qui contribue à semer le doute concernant la thèse du suicide.
La mort du commissaire Cheikh Sabidou Ndiaye, fait partie des morts douteuses non clarifiées sous l’ancien régime socialiste. C’est à la suite de la marche des policiers qu’il est déclaré mort par suicide sur les falaises des Mamelles. Pour un policier qui détient son arme à feu, la thèse présentée reste troublante. La mort de Sabidou Ndiaye ressemble à celle du journaliste Ivoirien Lionel Ebony. Coïncidence troublante. Après des bisbilles avec Houphouët Boigny, il est venu au Sénégal. Ebony est retrouvé mort. Il est supposé être tombé du haut des falaises des mamelles. Suicide ou crime maquillé ? Le mystère demeure. Le Vice-président du Conseil constitutionnel, Me Babacar Sèye est lui aussi assassiné en 1993 dans des conditions obscures. La liste est longue, le décompte macabre. La violence politique a causé pour le pays beaucoup de pertes en vies humaines. Jamais les enquêtes n’ont étaient poussées loin afin de restaurer la vérité.
( par African Global News)
photo : Me Babacar Seye
AFFAIRE DE L’ASSASSINAT DE ME SEYE
mercredi 14 mai 2008
Quelques jours plus tôt, le 02 mars, le président du Conseil constitutionnel, le juge Kéba Mbaye, avait démissionné de son poste dans un contexte politique chargé en raison de la tension électorale en cours. Il est un peu plus de 17 heures quand le Sénégal tombe dans l’émoi. Il vient de se produire, après le meurtre, en 1967 du député-maire de Mbour, Demba Diop, le plus grand crime d’une personnalité politique au Sénégal. Me Babacar Sèye est annoncé victime de balles. Selon la version officielle, il aurait été abattu de trois projectiles, dont une qui l’a atteint à la tempe, dans sa berline de fonction, sur la Corniche par une bande de repris de justice proches du Parti démocratique sénégalais. Ils vont entrer dans l’histoire. Ils ont pour nom : Clédor Sène, Pape Ibrahima Diakhaté et Assane Diop. Cette affaire va faire l’objet de l’un des procès les plus retentissants du Sénégal indépendant. Très vite, un imbroglio juridique se fait jour.
Hier, lors de la présentation de son dernier livre, "Une vie pour l’Afrique", le président Wade a dit qu’il n’évoquerait plus l’affaire, la loi Ezzan étant passée par là. Ce texte a institué une amnistie pour tous les auteurs et commanditaires de crimes et délits en relation avec les élections de 1993 à 2004. Loi qui fut adoptée par l’Assemblée nationale le 7 janvier dernier par 70 voix contre 20, avait fait par la suite l’objet d’un recours devant le Conseil constitutionnel. Les 5 sages qui ont rendu leur décision le 9 février de la même année ont procédé à une « validation partielle » du texte, suffisante pour que le Président puisse promulguer le texte en toute légalité. D’où un grand malaise dans le pays.
Retour sur les événements. Les heures qui ont ont suivi l’attentat, la police procède à des arrestations dans les rangs du Pds. Les supposés exécutants sont signalés dans des bouges de Dieuppeul avant qu’ils ne se fassent la belle. C’est leur passage à la frontière gambienne qui va les perdre. Après avoir fait la java à Dakar après les faits, Clédor et cie sont signalés du côté du pont Noirot, un peu après Kaolack, puis foncent, après Nioro, Vers la Gambie.
Lors de l’enquête, ils diront avoir jeté les armes du crime par-delà le fameux pont qui enjambe le fleuve Saloum. Jusqu’à ce jour, ces pièces à conviction ne sont pas retrouvées. Ils mouillent beaucoup de monde. L’enquête est confiée à la gendarmerie, notamment au colonel César Diedhiou de la brigade de Thiong qui ne fait pas dans la dentelle pour extorquer des aveux à ses prévenus. On torture.
Clédor Sène, dans un extraordinaire revirement explique ensuite que c’est le pouvoir socialiste qui l’a financé. Plusieurs hypothèses s’entrechoquent. On dit même que le juge constitutionnel aurait été tué dans son bureau. Les noms du Premier ministre Habib Thiam et d’une figure du Ps de la Médina de Dakar, Ameth Diène, sont avancés. Clédor Sène avance que tout aurait été négocié dans la fameuse dibiterie "Baye Mbarick", sise sur les allées Niarry-Tally ; selon ses déclarations lors du procès qui s’ouvre en 1994, en Cour d’assises spéciale, Ameth Diène aurait été l’envoyé (financier et matériel) de Habib Thiam pour faire éliminer le juge Sèye, pour ensuite faire porter le chapeau à Me Wade, alors dans ses années de braise d’opposition.
En ces temps, il était acquis que le président Diouf et son principal opposant tenaient des négociations secrètes (sous la houlette de l’alors président du Conseil économique et social, Famara Ibrahima Sagna) pour constituer un gouvernement d’union nationale. Les avocats de ce dernier brandiront une "lettre d’excuse" de Clédor Sène à l’endroit du secrétaire général du Pds pour s’amender des "fausses accusations portées à son endroit." Aujourd’hui, la plupart des protagonistes de l’affaire, dans le camp du Pds, sont aux affaires ; ministres d’Etat ou ministres, en tout cas proches du président de la République.
Cette affaire n’a jamais laissé tranquille la classe politique, la société civile et les observateurs de tous bords. Tout d’abord, les livres. Dans ses mémoires, publiées sous le titre, "Par devoir et par amitié", l’ancien Premier ministre Habib Thiam a réitéré ses accusations contre Me Wade. La perle viendra avec la publication du journaliste Abdou Latif Coulibaly. "En l’état des faits et selon mon intime conviction, Abdoulaye Wade ne peut pas avoir fait assassiner Me Babacar Sèye." Tels étaient, en 2003, les propos tenus par Abdou Latif Coulibaly dans son ouvrage "Wade, un opposant au pouvoir : l’alternance piégée ?" Deux ans et une enquête plus tard, le journaliste a radicalement changé d’avis sur la question. Pour preuve, son dernier opus sorti en France charge le patron du Pds : "Affaire Maître Sèye : Un meurtre sur commande". Dans cet ouvrage, Latif Coulibaly déroule le fil des événements ayant précédé et suivi l’assassinat du vice-président du Conseil constitutionnel et les éclaire des témoignages qu’il a recueillis tout au long de son enquête. Le résultat est pour le moins sans ambiguïté : après 192 pages, le lecteur est fixé sur le commanditaire du meurtre.
Lors de ses recherches pour son précédent ouvrage, Latif Coulibaly fait « une découverte surprenante, qui (lui) a donné envie de poursuivre (son) enquête et d’écrire sur cette affaire » : les indemnités versées à la famille de Me Sèye par le Président Abdoulaye Wade et les 18 millions donnés à chaque assassin du juge à leur sortie de prison. Il cherche à contacter l’un des trois assassins de Me Sèye. La chance lui sourit en octobre 2004. Estimant que, pour lui, « le moment est venu de parler », Pape Ibrahima Diakhaté prend contact avec le journaliste. Cette rencontre sera le début de nombreux entretiens, « disponibles en version images et son », selon Latif Coulibaly. (par NETTALI)
Pensez vous que le Sénégal a besoin d'un Sénat ?
Quel rôle peut il jouer à l'état actuel ?
L'Assemblée Nationale joue t-elle son rôle vraiment ?
Faudrait il réduire le nombre de députés au Sénégal ? Lors de certains débats parlementaires, l'impression que donnent les députés (mis à part certains) n'est pas du tout satisfaisante ! Pensez vous avoir élus des hommes et femmes qui défendent vos intérêts et d'une manière générale l'intérêt du Peuple ?
Ne devrait on pas limiter le nombre de ministères à 18 au Sénégal ?
Récemment la Constitution a été modifiée sans vote référendaire pour permettre au Président du Sénat d'assurer l'intérim du Président de la République en cas de vacance du pouvoir : comment interprétez vous cette action ?
Que pensez vous des multiples modifications de la Constitution depuis une dizaine d'années ? et souvent sans l'avis du Peuple ?
« Je pense que je suis homme réfléchi, je ne vais pas prendre le mandat, le pays et le mettre entre les mains de quelqu’un qui ne peut pas tenir la situation ou que le peuple n’aime pas », a déclaré Abdoulaye Wade dans un entretien accordé au service francophone de la Voix de l’Amérique (VOA) le 29 juillet 2008. Quelles réflexions vous vous faites à cette déclaration ?
http://www.liberation.fr/actualit%C3%83%C2%A9/monde/237829.FR.phpà lire


La santé ! ( Health ) !
Il faut bien distinguer le vaccin thérapeutique du vaccin préventif. Pour le vaccin préventif, je ne peux pas donner de date ; ce n’est pas possible. Les essais qui ont été faits par différents groupes, notamment de grandes compagnies pharmaceutiques, ont échoué. Donc il y a actuellement une réflexion des chercheurs pour trouver de nouvelles solutions. Ma position personnelle est qu’il faut d’abord commencer par un vaccin thérapeutique avant de penser à un vaccin préventif.
Pourquoi?
Parce que c’est beaucoup plus facile à tester. Et en plus, on peut obtenir des résultats dans un temps beaucoup plus court.
A quand peut-on espérer la mise à disposition de ce vaccin thérapeutique?
On peut parler de trois à quatre ans. C’est un délai qui prend en compte les essais cliniques de phases 1 et 2. Bien sûr, il y a la phase 3. Déjà à la phase 2, on peut avoir des résultats qui font penser qu’il est possible de lancer ce vaccin.
Aujourd’hui, à quelle phase sont les essais?
Pour l’instant, en ce qui me concerne, ce sont essentiellement des essais pré-cliniques. Nous ne sommes pas encore passés à la phase clinique. Donc c’est un projet d’au moins 3 à 4 ans.
Cela dit, pourquoi un vaccin thérapeutique ? C’est pour éradiquer les infections.
Ndlr (lundi et mardi), on a beaucoup parlé du fait qu’il y a des traitements, mais que ceux-ci sont lourds, toxiques parce qu’on les donne tous les jours. Donc il y a des intolérances qui apparaissent à long terme. En plus, on note également la résistance du virus, et ces traitements coûtent très cher, même s’ils sont donnés grâce aux aides internationales. Donc le but, c’est de pouvoir se passer un jour de ces traitements. Ainsi, on passe à une stimulation immunitaire contre le virus, puisque la nature nous montre qu’il y a des gens qui résistent non pas à l’infection, mais aux effets de l’infection et de la maladie. Il y a des gens qui sont infectés, mais qui ne sont pas malades, un peu comme les chimpanzés qui sont infectés par un virus proche, et qui ne sont jamais malades. Ce que la nature fait, c’est l’assurance d’un repère. Il faut d’abord commencer par la trithérapie. D’abord pour pouvoir immuniser. Ça n’a pas de sens, commencer par le vaccin dès le départ. Il faut d’abord commencer par la trithérapie, et un jour, prendre le risque de l’arrêter, de vacciner, et bien sûr, si le vaccin ne marche pas, on peut toujours revenir à la trithérapie.
Vous avez affirmé hier que bien que n’ayant plus le vih dans leur sang, certaines personnes voient leur système immunitaire rester défaillant. Qu’est-ce qui explique cette situation?
Ces personnes sont toujours infectées. Cependant, même si le virus a disparu du sang, il continue tout de même de se cacher dans des organes, les tissus d’où il peut encore repartir dès qu’on arrête le traitement. C’est ce qu’on appelle le « réservoir » du virus. Et, bien sûr, le but de la recherche, c’est d’analyser ce réservoir et de trouver les moyens d’un traitement, pour éliminer totalement le virus ou en tout cas, le rendre moins nuisible pour la personne.
Vous avez parlé de renforcer le système immunitaire par des suppléments nutritionnels...
Renforcer le système immunitaire, c’est lutter d’abord contre le stress oxydant. Nous en avons parlé tout à l’heure, (Ndlr : mardi matin.) Il s’agit d’un phénomène biochimique qui se situe dans nos cellules, notre sang où il y a des molécules qui vont rouiller notre ADN. Ils vont faire des dommages considérables, s’il n’y a pas une défense anti-oxydant. Comme défense anti-oxydant, nous avons des enzymes, nous l’avons aussi dans notre alimentation. Il y a des conséquences, c’est vrai, sur la nutrition. Mais aussi, il faut pouvoir mesurer ce stress oxydant. Pour cela, nous comptons installer des laboratoires, aussi en Afrique, pour faire les mesures de cet oxydant, de façon à rétablir l’équilibre et remonter le système immunitaire qui est affaibli par cet oxydant.
Vous avez installé depuis douze ans environ, un centre de recherche à Abidjan. Où en êtes-vous avec la recherche à ce niveau ?
Le Cirba que nous avons installé effectivement depuis une douzaine d’années s’est beaucoup développé. Des recherches et des essais cliniques sont faits dans l’espoir de trouver des traitements complémentaires qui vont remonter le système immunitaire des patients.
Quels résultats avez-vous obtenus?
Je ne peux pas dévoiler trop de choses. Les résultats ne sont pas encore publiés.
Oui, mais sont-ils encourageants ? Oui ils le sont.
Les tradithérapeutes africains auraient la capacité de maintenir certaines personnes infectées en bonne santé. Qu’en pensez-vous ? Et quelle collaboration envisagez-vous avec ces praticiens ?
Je pense qu’il faut être ouvert. Puisqu’il y a l’expérience de l’homme qui date de plusieurs siècles. En Afrique, il y a énormément de plantes qui peuvent avoir des effets anti-oxydants ou anti-viraux. Donc je suis ouvert, mais je pense que ces produits doivent suivre les mêmes règles que les médicaments. C'est-à-dire que le produit soit bien défini, que la personne qui le fabrique donne sa composition, bien sûr qu’il soit protégé pour une question de confidentialité; et qu’on fasse donc des essais cliniques afin de connaître sa toxicité et son efficacité. C’est très long et ça coûte cher, mais c’est la seule manière de valider ces préparations.
Vous avez affirmé que la recherche se fait au Nord et les malades sont en Afrique. Qu’est-ce qui explique aujourd’hui le fait que ce continent soit celui où la situation reste complexe, et que le nombre de malades augmente plutôt que de baisser ?
Il y a des conditions sociales telles que la pauvreté et le manque d’hygiène qui favorisent la transmission du virus. Mais, je pense qu’il y a aussi des facteurs biologiques qui augmentent la transmission du virus, notamment chez les femmes. La majorité des personnes infectées en Afrique sont des femmes. Il y a probablement des co-infections. Toute co-infection va favoriser le virus. D’ailleurs, dans des essais de certains vaccins américains, on a utilisé un virus vecteur. Il y a eu une infection. Mais il a augmenté l’infection au virus du Sida chez les personnes vaccinées. Faisons donc très attention. En Afrique, je crois qu’on pouvait diminuer aussi la transmission par l’éducation génitale, l’hygiène sexuelle et génitale, l’alimentation plus riche en anti-oxydant, en traitant toutes les co-infections. Je crois qu’avec ces trois mesures qui ne sont pas spectaculaires, mais qui sont moins coûteuses, on pourrait diminuer la transmission du virus, en attendant un vaccin.
La confidentialité et l’éthique, ces questions complexes, ne sont-elles pas des freins à tous ces efforts déployés en termes de recherche et de traitement ?
Peut-être. Mais il faut quand même respecter les règles de protection de l’individu. C’est clair qu’on a besoin de dépister plusieurs personnes, justement pour responsabiliser les gens. Quelqu’un qui se sait infecté ne se comporte pas de la même façon que celui qui ne le sait pas. En plus, il a accès aux traitements.
Justement, en Afrique, c’est l’un des problèmes. Certaines personnes se savent malades, mais la question de la confidentialité fait que leurs conjoints à la maison ne sont pas informés ?
Je le sais. Cela pose des problèmes dans leur famille, dans leur travail. La seule solution, qui est à long terme, c’est de démystifier le Sida ; le considérer comme toute autre maladie afin qu’il ne soit plus un sujet de discrimination. Et que le dépistage soit systématiquement accompagné d’un suivi, d’une prise en charge, d’un traitement. Même si ce n’est pas pour tout de suite, les traitements chimiques sont très efficaces, mais très lourds. Ils sont toxiques parfois. Il faut donc trouver des traitements intermédiaires. Et là peut-être, les traitements par les plantes africaines peuvent avoir leur place.
Qu’est-ce que la conférence d’Abidjan a préconisé au-delà du Cirba? Qu’est-ce que la recherche entend faire sur le continent africain de façon spécifique pour les années qui viennent ?
Je ne peux pas parler pour tous. Mais je pense qu’il y a une recherche vivante. Cette réunion rassemble des scientifiques, des chercheurs, des médecins de toute la région, non seulement de l’Afrique de l’ouest mais de l’Afrique centrale également. Il y aura, je pense, une conférence plus grande à Dakar, au mois de décembre. Donc la recherche n’est pas seulement qu’au Nord. Il y a aussi de la recherche au Sud. Les souches virales ne sont pas les mêmes. Au Sud se font des recherches adaptées à ces souches virales, et adaptées aux problèmes qui se posent à l’Afrique. Car les pays africains sont des pays où les taux de prévalence du virus sont très élevés. Alors qu’au Nord, on a actuellement 0,1, voire 0,2 % au Sud, et particulièrement en Côte d’Ivoire, c’est presque 5 %. L’attitude de la recherche mais aussi des pouvoirs politiques est aussi déterminante.
Cela fait maintenant 25 ans que vous avez commencé la recherche. Aujourd’hui vous êtes Prix Nobel au moment où vous êtes hors de la France, précisément en terre ivoirienne. Quel est votre sentiment?
Je trouve symbolique le fait que j’apprenne cette récompense en terre ivoirienne, en plein travail. Je suis content, sachant quand même qu’on a tellement de choses à faire ici qu’on devrait être satisfait.
Des voix s’élèvent au sein de vos confrères qui estiment que ce résultat est le travail de toute une équipe, mais que vous en tirez seuls profits, votre consoeur et vous ?
Oui, le Prix Nobel, c’est régulièrement trois personnes. On ne peut pas satisfaire tout le monde. Je regrette effectivement car il y a d’autres personnes de l’équipe qui auraient pu le recevoir, et puis nos collègues américains aussi.
Interview réalisée par Josette Barry et Marcelline Gneproust (Fraternité Matin - Côte d'Ivoire)
CHOLERA
Pour plus d’efficacité dans la croisade contre le choléra au Sénégal, le ministre de la Santé et de la Prévention a annoncé un plan national de riposte contre la maladie des mains sales. A Kaolack, où elle a présidé hier un Crd spécial sur la gestion du choléra dans la région, le ministre de la santé et de la Prévention a annoncé la mise en œuvre d’un plan national de riposte contre la maladie. Dans cette perspective, un conseil interministériel devrait être convoqué par le Premier ministre les jours à venir pour réfléchir sur les grandes orientations stratégiques et les moyens à mobiliser dans cette croisade contre le fléau qui touche actuellement trois régions (Kaolack, Diourbel, Fatick).
Mais, c’est la région de Kaolack, particulièrement la commune où sont apparus les premiers cas le 14 juillet 2008 qui est la plus touchée. L’épidémie ayant été confirmée le 25 juillet 2008, le Dr Débé Ndiaye de la Région médicale, qui a présenté la situation devant les autorités, a noté 353 cas recensés de choléra. Cependant, on déplore 9 décès.
Les principaux déterminants sont liés aux problèmes d’assainissement que connaît la ville de Kaolack. Ici, on note des problèmes de vidanges de fosses sceptiques, des quartiers utilisant des ordures pour remblayer les rues et souvent les vidanges de fosses dans les rues lors des pluies. Pour une prise en charge médicale correcte des malades, les autorités sanitaires ont pris les mesures idoines. Le ministre de la Santé a pu relever cet excellent travail des agents de ses services au niveau local en rapport avec le niveau central.
Eu égard au fait qu’ils constituent le dernier recours des malades déjà atteints alors qu’il y a des préalables à faire pour éviter cette maladie qui concerne plusieurs secteurs dont l’assainissement, l’hydraulique, entre autre. Le Dr Safiétou Thiam a également noté la bonne volonté des agents du service d’Hygiène qui ont désinfecté plus de 2.000 maisons dans les quartiers touchés malgré le sous effectif et le manque de moyens logistiques.
Le ministre a aussi évoqué le scandale du lait contaminé en Chine et qui aurait déjà fait plusieurs morts. Le Dr Safiétou Thiam a laissé entendre qu’à sa connaissance le Sénégal n’importe pas de lait venant de Chine.
Seulement, des mesures devraient être envisagées pour prévenir un éventuel danger. Dans ce cadre, elle offre les services du laboratoire de contrôle des médicaments du ministère de la Santé pour des prélèvements sur le lait consommé localement.
Mohamadou SAGNE
La lutte contre le paludisme au Sénégal commence à porter ses fruits. En effet pour la première fois depuis plus de dix ans le taux de la morbidité palustre qui stagnait à 33-35% est descendu sous la barre des 25%. Et la mortalité qui est estimé dans l’ordre des 17% en 2007, reste encore loin des 8000 cas de décès par an Ce qui est sûr c’est qu’on est loin des 8.000 décès par an dont on continue à faire état, depuis quelques années. Dans cette interview, le Docteur Pape Moussa THIOR, Coordonnateur du Programme National du Palu, fait le point des diverses stratégies de lutte mises en œuvres et des résultats enregistrés .
Chaque année, en période d’hivernage, les populations sont particulièrement affectées par le paludisme qui trouve un terreau fertile avec les inondations, l’insalubrité et un cadre de vie délétère. Quelles sont les dispositions prises à votre niveau pour faire face à la malaria ?
Dès que le plan ORSEC a été déclenché, le ministère de la Santé et de la prévention a mis en place un comité de coordination du volet santé dudit plan. Ce Comité qui assure la prise en charge et l’assistance des personnes sinistrées est composé de trois cellules : une cellule de prise en charge médicale, une cellule de prise en charge psychosociale, et une cellule Hygiène- Information-éducation et communication (Iec). C’est dans ce cadre que le PNLP, avec l’aide de ses partenaires (districts et ONGs), a élaboré un programme spécial d’urgence pour prévenir la survenue de cas de paludisme dans les zones inondées. C’est ainsi que les ONGs comme la FAfs, la Fngpf, l’Afao, Enda, le Cnjs, l’Alliance des religieux et Mida partenaires du PNLP dans le cadre du projet Fonds Mondial, ont élaboré des plans d’action pour intervenir dans les zones sinistrées. Les activités essentielles de ces plans d’action tournent autour des visites à domicile, de la sensibilisation de proximité, de la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées aux cibles (jeunes enfants et femmes enceintes), de conseils et informations aux populations concernant le paludisme et les maladies hivernales,de contractualisation avec les radios communautaires pour l’élaboration et la diffusion de messages sur la prévention et la prise en charge du paludisme, de contractualisation avec les organisations communautaires de base (Ocb) pour appuyer la lutte au niveau communautaire. Avec un tel dispositif, il est prévu la distribution de 50 000 (cinquante mille) moustiquaires et l’installation d’une vingtaine de points de prestation de services à base communautaire au bénéfice des populations des zones inondées.
Parfois, on a comme l’impression que les stratégies mises en œuvre par les autorités sanitaires pour lutter contre le palu sont très peu efficaces, tellement l’ampleur de la maladie est inquiétante ? Partagez-vous ce sentiment ?
Pas du tout. Les stratégies mises en place par les autorités sont conformes aux stratégies édictées par l’Organisation mondiale de la santé. Ces stratégies mises en œuvre par le PNLP, depuis quelques années, ont commencé à avoir un impact sur le nombre de cas de paludismes enregistrés au niveau de nos structures et sur les décès dus au paludisme. L’autre problème qui mérite d’être souligné, c’est que les populations et même certains praticiens ont tendance à considérer tout cas de fièvre comme étant un cas de paludisme alors que la réalité est actuellement toute autre. Heureusement que nous avons maintenant le Test de diagnostic rapide qui nous permet de faire la part des choses.
Par rapport à l’année 2007, avez-vous constaté une baisse du nombre de cas de paludisme répertoriés sur le plan national ?
Tout à fait, nous avons enregistré 1 500 000 (un million cinq cent mille) cas de paludisme en 2006 et 1 000 000 (un million) de cas en 2007. Pour l’année 2008, nous n’attendons pas plus de 600 000 (six cent mille) cas de paludisme, si les tendances actuelles se confirment. Vous voyez bien que tous les objectifs de notre plan stratégique 2006-2010 en termes de morbidité sont atteints avant échéance. La mortalité, quant à elle, s’est complètement effondrée. Ce qui est quand même remarquable.
Quelle appréciation faites-vous de l’affirmation selon laquelle les actions programmées par les autorités pour lutter contre le fléau ne se limitent qu’aux grandes villes et n’atteignent jamais les campagnes où l’on en a le plus besoin ?
Aujourd’hui, toutes les interventions à efficacité prouvée qui ont été édictées par l’Oms sont mises à l’échelle dans tout le pays. Les moustiquaires imprégnées à longue durée d’action sont distribuées jusque dans les zones les plus reculées. Les médicaments antipaludiques à base de dérivés d’artémisinine (ACT) et les tests de diagnostic rapide sont disponibles dans toutes les structures sanitaires du public (centre et postes de santé). Dans le cadre de la mise à l’échelle des interventions à base communautaire, le PNLP a contracté, à travers les 63 districts, avec près de 8 000 organisations communautaires de base afin que ces dernières exécutent des activités aussi diverses que la distribution et la ré-imprégnation des moustiquaires, la sensibilisation de proximité, l’assainissement du milieu etc.
Personnellement, je pense que les cas de paludisme sont mieux pris en charge dans le monde rural qu’en ville. Savez-vous qu’aujourd’hui les tests de diagnostic rapide sont disponibles dans tous les centres et postes de santé du pays, alors qu’ils ne le sont pas encore dans les hôpitaux ? Nos stratégies privilégient les zones les plus défavorisées du pays, car nous savons que le paludisme est une maladie appauvrissant qui sévit durement en zone de la pauvreté.
Quels sont les résultats enregistrés par le programme Palu sur l’ensemble du pays ?
La morbidité proportionnelle palustre (nombre de cas de paludisme recensés dans les structures / Nombre total de patients vus dans les structures) était à 22% en 2007. C’est la première fois depuis plus de dix ans que ce taux qui stagnait à 33-35%, descend sous la barre des 25%. La mortalité proportionnelle (décès dus au paludisme /nombre total de décès enregistrés dans la structure) était de 17% en 2007. Quand on sait que l’atteinte de ce taux (représentant 50% de la valeur de base de l’année 2000) était attendu en 2009, on mesure les efforts qui ont été fournis par le PNLP et ses partenaires, ces dernières années.
Quel est le remède contre le paludisme le plus efficace et qui soit le plus accessible aux Sénégalais ?
Lorsqu’une personne est atteinte de paludisme, le meilleur remède à l’heure actuelle est la combinaison thérapeutique à base de dérivés d’artémisinine, communément appelée ACT. Son coût a été fortement baissé par Madame le Ministre de la Santé lors de la première édition de la Journée mondiale du paludisme, célébrée le 25 avril 2008 à Dagana. C’est ainsi que le coût du traitement revient à 150 Fcfa (0,34 USD) chez les enfants et à 300 Fcfa (0,68 USD) chez les adultes.
Le Sénégal est éligible au fonds Mondial pour la lutte contre le paludisme. Le pays a-t-il commencé à bénéficier des retombées ? Et à hauteur de combien ?
Le Sénégal a bénéficié pour la première fois d’un financement du Fonds Mondial en 2003. Malheureusement, nous n’avons pas pu décaisser la totalité du financement qui est d’un montant de 7 millions de dollars US, pour cause d’insuffisance de résultats constatée à la suite de l’évaluation de la phase 1. Par la suite des rectificatifs ont été apportés au niveau du ministère de la Santé, bénéficiaire principal de la subvention et présentement le PNLP met en œuvre deux projets du Fonds Mondial ; l’un relève du round 4, qui est d’un montant de 30 millions de dollars US (acquis en 2004) ; et l’autre d’un montant de 65 millions de dollars US (acquis en 2007). Il faut préciser également que la durée de ces projets est de 5 ans avec une première phase de 2 ans, à la suite de laquelle une évaluation très rigoureuse sera faite. Les résultats de l’évaluation de cette première phase conditionnent la poursuite des financements sur les cinq ans.
Comment sont utilisées toutes les ressources budgétaires et extra-budgétaires mobilisées chaque année dans le cadre de la lutte contre le fléau ?
Les ressources mobilisées dans le cadre de la lutte contre le paludisme sont utilisées sur la base de plans de travail validés avec les bailleurs de fonds. Je dois vous dire que pour ce qui est du financement du fonds mondial, plus de 90% du budget est consacré à l’achat de médicaments ACT, de moustiquaires imprégnées et de tests de diagnostic rapides. Le fonctionnement représente moins de 1%. Il y a d’autres projets qui sont exécutés directement par les partenaires donateurs . C’est le cas du projet PMI (President’s Malaria Initiative) exécuté par l’USAID à travers des agences et autres ONGs, du projet de l’OMVS dans la vallée ainsi que d’autres projets exécutés directement par des partenaires sous la coordination du PNLP, bien entendu.
Quand est-ce le Sénégal pensera à organiser pendant les périodes cruciales, des campagnes de saupoudrage, à l’image de ce qui se passe dans un pays comme l’Afrique du Sud qui a enregistré des pas de géant en matière de lutte contre le palu ?
Ce qui est fait en Afrique du sud, ce n’est pas exactement du saupoudrage, je crois si mes informations sont exactes, il s’agit de l’aspersion intradomiciliaire, qui consiste à asperger l’intérieur des domiciles avec un insecticide à longue durée d’action. Cette opération a pour but de chasser ou de tuer les moustiques qui séjournent dans les chambres. C’est une stratégie très intéressante, mais elle ne constitue pas pour autant une arme absolue contre le paludisme. Nous sommes en train de l’expérimenter depuis deux ans, au niveau des districts de Nioro, Vélingara et Richard-Toll dans le cadre du projet PMI de l’USAID. Une évaluation est prévue l’année prochaine pour étudier la pertinence de son extension aux autres districts.
A combien s’élève le coût d’une campagne annuelle contre le palu au Sénégal ?
Difficile à dire. Sachez simplement que notre plan stratégique 2006-2010 a été évalué à plusieurs centaines de milliards de francs Cfa . Et cette évaluation est loin d’être exhaustive. D’ailleurs, nous sommes en train de finaliser un exercice d’estimation des besoins (need assessement) pour la biennale 2009-2010, dans le cadre du partenariat mondial Roll Back Malaria (Faire Reculer le Paludisme), afin de déterminer avec précision le coût des interventions et des gaps de financement devant nous permettre d’atteindre les objectifs en 2010.
Avez-vous le sentiment que les Sénégalais sont bien sensibilisés par rapport à cette question cruciale du palu ?
Je le pense sincèrement. J’en veux pour preuve, l’énorme succès de la moustiquaire et le fort engagement des organisations communautaires de base, qui nous sollicitent tout le temps pour nous offrir leurs services. C’est tout simplement remarquable et particulièrement motivant pour nous.
Sur le plan économique, combien coûte annuellement au pays, cette terrible maladie qu’est le palu ?
Au Sénégal, l’économiste américain de renom, Jeffrey Sachs estime les pertes agrégées liées au paludisme de 1980 à 1995 à 2426 millions de dollars US. Les pertes par tête d’habitant pour la même période sont estimées à 286 dollars US. En définitive, ces pertes ont été estimées à 18% des revenus du Sénégal, en prenant en référence les revenus de 1995. Ces chiffres se passent de tout commentaire.
Combien de Sénégalais meurent par an de cette maladie ?
En 2007, nous avons répertorié au total quelque 1935 cas de décès attribués au paludisme. Ce qui est sûr c’est qu’on est loin des 8.000 décès par an dont on faisait état, il y a quelques années.
EXERGUES
A- Les cas de paludisme sont mieux pris en charge dans le monde rural qu’en ville. Aujourd’hui, les tests de diagnostic rapide sont disponibles dans tous les centres et postes de santé du pays, alors qu’ils ne le sont pas encore dans les hôpitaux.
2- Le meilleur remède à l’heure actuelle est la combinaison thérapeutique à base de dérivés d’artémisinine, communément appelée ACT et dont le coût, très accessible, est de 150 Fcfa pour les enfants et 300 Fcfa pour les adultes
Dans le cadre de la promotion de la santé de la mère et de l’enfant, le ministère de la Santé et de la Prévention du Sénégal et Procter & Gamble (P&G) pour l’Afrique de l’Ouest ont signé mercredi dernier un accord de partenariat. Le programme destiné aux jeunes mamans ayant des bébés de moins de 12 mois consiste à mettre en œuvre des séances quotidiennes d’Information, de sensibilisation et d’éducation dans les structures sanitaires (hôpitaux, centres de Santé, postes de Santé).
Lors de ces rencontres, seront abordés des thèmes relatifs à la nutrition avec la promotion de l’allaitement maternel et des bonnes pratiques de la diversification alimentaire, la vaccination du bébé, l’hygiène corporelle du bébé et de la maman ainsi que l’importance du sommeil pour le développement du bébé. A terme, 120.000 mamans devront être touchées chaque année au Sénégal. D’ailleurs, pour mener à bien ses activités de sensibilisation à l’endroit des mères, le programme, implanté à Dakar depuis le 24 avril 2008, compte s’étendre progressivement dans les villes de Thiès, Mbour, Kaolack, Saint-Louis et Ziguinchor. Et, pour assurer l’extension de ses activités sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement en Afrique francophone, le Sénégal a été choisi pour abriter le siège commercial qui couvre l’ensemble des pays de l’Afrique francophone.
Ce partenariat avec le ministère de la Santé et de la Prévention du Sénégal vient confirmer la stratégie de développement durable de P&G en Afrique.
A signaler que ce groupe est une multinationale évoluant dans le secteur des produits de grande consommation. Il est fondé aux Etats-Unis d’Amérique, il y a plus de 170 ans.
Ndella NDOUR (Stagiaire)
L’association des jeunes unis de Mbour a organisé le samedi 30 août dernier une Journée de consultations médicales. Plus de mille personnes ont été consultées gratuitement par une équipe d’une dizaine de médecins coordonnée par le Docteur Saliou en collaboration avec l’institut de pédiatrie de Khombole (Thiès), une structure de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Le bilan de cette journée donne plus d’un millier de personnes consultées, dont 322 en pédiatrie,317 en médecine générale,187 cas en dermatologie, 77 en gynécologie, 63 pour les pathologies dentaires et 16 en tests de dépistage du Sida.
Selon Mor Fall, le président de la commission information et relations extérieures de cette association, cette implication dans la prise en charge de la santé des populations obéit à une dynamique visant à venir en aide à une bonne partie des populations confrontées à un problème de moyens.
A l’en croire,les consultations médicales gratuites ont été suivies d’une distribution de médicaments pour certaines pathologies et de moustiquaires imprégnées pour lutter contre le paludisme. Il a remercié l’amicale de la faculté de médecine de l’Ucad qui a pris part à la journée.
Elle s’est associée en avec dix de ses sociétaires spécialisés en gynécologie, dermatologie, cardiologie, médecine générale et diabétologie. Il faut signaler que le docteur Tafsir Thioye est descendu sur les lieux de consultation, notamment au collège d’enseignement moyen El Hadji Thierno Amadou Barro pour encourager et féliciter cette association de l’initiative prise pour contribuer à la santé des populations.
Par Samba Niébé BA
Au Sénégal, beaucoup de malades meurent à cause du coût élevé des soins et de certaines pratiques des agents sanitaires (manque de volonté, négligence, connaissances non à jour sur l'évolution des pathologies, mauvais diagnostics, soins inappropriés.. etc ....)
Faudrait il sanctionner les médecins qui pratiquent les détournements de clientèle au sein des hôpitaux publics ?
Pensez vous que d'une manière générale les sanctions ne sont pas appliquées dans ce secteur ?
Quelles préconisations faire pour une meilleure fonctionnalité des structures de soins au Sénégal et ainsi améliorer, encourager le travail colossal du personnel médical notamment dans les centres de santé villageois, dispensaires, postes de santé ?
La Problématique du Xessal au Sénégal !
Sénégal : La dépigmentation, une vieille pratique des femmes asiatiques le 16 août 2008 |
Du Cap en Afrique du Sud à Rabat au Maroc, la dépigmentation est bien connue sur le continent africain. La sensibilisation entreprise par certaines associations en vue de tourner dos à la pratique ne semble pas porter ses fruits. Certains estiment même qu’elle est très timide au Sénégal. Mieux, que la dépigmentation est tolérée et la société laisse faire. Il est néanmoins heureux de savoir selon un psychothérapeute que certaines femmes finissent par renoncer définitivement.
Pratique ancienne des femmes asiatiques, la vulgarisation de la dépigmentation date de la seconde Guerre Mondiale. En effet, les militaires Noirs américains, installés en Asie du Sud ont découvert le phénomène, avec fascination, chez les femmes asiatiques. Ces dernières « utilisaient des produits dépigmentants pour avoir un teint plus laiteux et plus clair ». Ainsi les belligérants noirs américains en rapportèrent de « ces crèmes miracles à leurs sœurs, mères ou épouses en quête de nouveautés cosmétiques ». C’est ainsi que les Noires américaines ont commencé à s’adonner à la pratique de l’éclaircissement afin « d’éliminer des problèmes de résidus d’acnés, de cicatrices, de taches ou pour unifier leur teint », avec des produits qu’ils appelaient lightening. Mais « il n’y a jamais eu de véritables débats sur la dépigmentation en Amérique, car l’usage de ces crèmes et de ces laits a rarement servi à camoufler un problème d’identité ou un déni de négritude. Hormis Michael Jackson où l’outrance provenait d’une pathologie personnelle plus profonde et plus complexe ».
Alors, flairant qu’ils pouvaient faire fortune avec ces crèmes, les grands laboratoires, les grands groupes français, dans les années cinquante, ont entamé la production suffisante de ces crèmes éclaircissantes. C’est ainsi que dans les années soixante, ces produits vont être introduits en Afrique par le biais des hôtesses de l’air, des femmes d’affaires qui séjournaient aux Etats-Unis. Au début, ces crèmes ont d’abord été utilisées par une classe sociale nantie en même temps que les perruques et les produits de maquillage spécifiques à la peau noire. Aujourd’hui le continent noir est très bien servi par les USA, l’Italie, la Chine certes. Mais sur place, les pays africains comme le Nigéria, la Côte d’Ivoire produisent ces crèmes. Et le phénomène est devenu problématique dans les nations où le concept de négritude était beaucoup plus exacerbé, en l’occurrence l’Afrique francophone. Le Sénégal et le Congo entre autres, sont les précurseurs et les gros consommateurs. Au Sénégal, c’est au milieu des années 80 que les femmes de la bourgeoisie ont montré l’exemple. « Jusqu’à présent, le Sénégal, pays du chantre de la négritude et l’ex-Zaïre, pays du défunt Maréchal, détiennent la palme de la consommation des dépigmentants ».
Noires, vous n’êtes pas moins belles
« Rien n’est beau que le vrai : le vrai seul est aimable. Il doit régner partout, et même dans la fable », ainsi disait Boileau dans son Épître IX. Chères sœurs, avec votre teint noir, vous êtes belles comme ça. Noire, cette noirceur tant vantée par feu Senghor dans ses poèmes, c’est votre carte d’identité authentique. Chaque être humain a ses complexes enfouis en lui, dont il peut avoir conscience ou non. En vous livrant à la dépigmentation artificielle, vous exposez ainsi, à la face du monde les vôtres. Noires, nous vous aimons comme ça, les hommes vous aiment ainsi. Accepter vous comme vous êtes. Et vous serez heureuses. Vous avez dû confondre le teint clair et la beauté. Encore que, la beauté ce n’est pas seulement la coloration du corps. C’est aussi le comportement irréprochable. Au lieu de décaper votre peau, obstinez vous à décaper votre âme. « La beauté elle est d’abord interne. C’est vrai que l’aspect extérieur peut compter. Mais la beauté doit être surtout, celle de l’âme », relève une mère de famille. Si c’est un homme, fut-il votre mari, votre compagnon qui vous pousse à cette pratique, cela signifie que vous n’êtes pas, que vous n’existez pas, mais surtout que vous ne pensez pas. Car pensez ‘’c’est dire non’’. Autrement dit la pensée de l’autre sape la vôtre. Si vous êtes croyante, en vous adonnant à cette pratique, vous reprochez à Dieu de vous avoir mal pensées, mal conçues. Vous le taxez d’imperfection. Vous avez trahi Aimé Césaire, Léon Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor, ce trio, chantre de la négritude. Eux qui ont exprimé notre fierté d’être Noirs, qui ont faire croire aux Blancs que Noirs, nous nous acceptons ainsi. Si vous êtes claires aussi claires que vous le désirez, plus blanches même que la neige et que vous ne savez pas cuir du tiebou dieune, alors il vous manque quelque chose pour avoir un mari. Car si votre époux n’est pas prêt à prendre une bonne à tout faire, la discorde va gouverner votre foyer. Repenser les soins de votre peau tant qu’il est encore possible. Car les conséquences du décapage sont irréversibles. Il est imprudent de compter de l’argent pour acheter une maladie. Car c’est ce que vous faites justement. Vous verrez autour de vous nombre de femmes qui sont claires et qui ne sont pas forcément belles. Comme écrit le philosophe David Hume : « La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente ». Par ricochet, la beauté n’est ni logique, ni scientifique, ni morale. On peut être belle et dépourvu de vertus. Et toute relative que soit la beauté humaine, elle est perçue par J-E Mansart « comme le reflet de l’âme ». Alors cela étant, si vous ne trouvez pas de mari ce n’est pas à cause de votre noirceur. Cherchez-en la cause ailleurs. S’il y a des hommes qui aiment les « négresses blanches », d’autres préfèrent des négresses authentiques. C’est vous-mêmes qui avez une mauvaise perception de vous et pas forcément les autres comme vous le pensez.
Frédéric ATAYODI